vendredi 18 novembre 2022

P comme ... Florence PÉTRAULT

Florence était la grand-mère maternelle de mon grand-père paternel (Jean DADU). Elle est née Louise Fleurance PAITRAULT, à 4h du matin le 23 juin 1859 à Maillé, d'un père cultivateur, Victor, et d'une mère sans profession, Louise BESSON. Elle avait un frère aîné : Alexandre, 5 ans plus vieux qu'elle.

Oui, j'ai bien écrit Florence puis Louise Fleurance. Selon la prononciation du déclarant, l'aisance de l'officier d'état civil à reproduire ce qu'il entent et l'évolution des prénoms dans le temps, on peut accepter que le bébé Louise Fleurance soit ensuite appelé Florence dans l'usage.
D'ailleurs, les yeux les plus perçants auront peut-être aussi repéré que dans la marge, le nom est écrit PAITREAULT, alors que dans l'acte on lit aussi PÉTRAULT et que le déclarant (Victor) a signé PÉTREAU. Normal puisque le père a déclaré "savoir signé" (ainsi écrit dans l'acte) !
L'acte est également signé d'une fort belle façon par le maire (en bas à droite) : Louis DADU. On y retrouve le L suivi d'un point et le nom, le tout est entouré.


On retrouve Florence, ses parents et son frère sur la liste nominative de recensement de la population de Maillé en 1861. En 1866, ils sont recensés rue du Bourg-Neuf, toujours à Maillé, toujours tous les 4. En 1872, elle est recensée à Maillé avec ses parents, mais sans son frère. En 1876, il est de nouveau recensé avec ses proches, une dernière fois. 

Le 16 novembre 1881, on ne célèbre pas une union à Maillé, mais deux, puisque Florence épouse Louis BERNARD, et Alexandre épouse Marie Radégonde BESSON. On peut imaginer que c'est simple et plus économique d'organiser deux noces à la fois pour les parents PÉTRAULT. Surtout qu'en novembre, il y a moins de travail aux cultures. 

Florence, cultivatrice,  habite dès 1881 avec son mari et son beau-père, veuf depuis 20 ans déjà.

9 mois après la noce, en août 1882, Florence et Louis ont un premier enfant, un garçon, mais il n'aura pas le temps d'avoir un prénom, car il est né mort. Une nièce naît en octobre, elle s'appelle Hortense.

En avril 1883, 8 mois après le 1er, le couple accueille un 2è fils. Il s'appelle Pierre Marcel. Il ne vit que 2 jours.

En décembre 1884, 20 mois après, le couple accueille une fille : Mathilde.

En 1886, Florence est recensée à Maillé avec son mari et leur fille Mathilde.

En septembre 1886, la famille s'agrandit avec l'arrivée de Rachel, mon arrière-grand-mère. 

En avril 1891, la famille s'élargit encore, avec la naissance de Marie. Je ne leur connais pas d'autres enfant après elle. 

6 mois après, Florence perd sa mère (Louise BESSON, 57 ans). Sur le recensement de Maillé, Florence est dite cultivatrice.

Je ne trouve plus de document concernant Florence ou son entourage pour la période de 1891 à 1901.

En mars 1901, Florence perd son père (Victor PÉTRAULT, 76 ans). Elle est recensée à Maillé, elle est couturière.

En février 1906, la nièce de Florence, Hortense PÉTRAULT épouse Casimir BESSON.

En janvier 1907, la fille aînée se marie avec Emmanuel RIVIÈRE. En février, Hortense (la nièce de Florence) et Casimir ont leur 1er enfant : Edithe BESSON. En décembre, Florence est grand-mère pour la première fois avec la naissance de Gilberte RIVIÈRE.

En juillet 1910, Rachel épouse Delphin DADU. En avril 1911, le premier petit-fils naît, il s'appelle Camille DADU.

Florence est recensée à Maillé en 1911, elle est toujours couturière.

En janvier 1912, Mathilde a une autre fille, Léa. Elle décèdera à 22 mois. En février, Marie épouse Adolphe BERNARD. En juillet, naît Emma DADU, 1ère fille de Rachel.

En juillet 1914, Rachel accouche de Thérèse, c'est le 5è petit-enfant de Florence.

En 1921, 1926, 1931 et 1936 : elle habite à Maillé avec son mari.

En juin 1939, Florence a 79 ans. Louis BERNARD la laisse veuve.

En novembre 1945, Florence s'éteind à son tour, elle 86 ans. Elle aura eu 5 enfants (dont 2 sont morts dans leurs 1ères heures), 11 petits-enfants, qu'elle a tous connus, et au moins 18 arrière-petits-enfants dont 12 sont toujours vivants (à ma connaissance). 

mercredi 16 novembre 2022

N comme ... Nul n'est tenu à l'impossible

J'ai eu la chance de mettre tôt le pied à l'étrier de la généalogie. Lorsqu'on démarre sa généalogie à l'âge de la retraite, on a l'avantage d'avoir le temps devant soi pour mener ses recherches, mais ce temps peut sembler compté. Moi, j'ai commencé avant d'avoir 20 ans. Je peux donc consacrer ma vie entière ou la majeure partie à mes recherches. Mais que faire de toutes ces décennies potentielles ?

Je n'ai pas la prétention de penser que je terminerai un jour mon arbre généalogique d'ascendance. Je sais que les sources ne sont pas inépuisables, par conséquent, je sais qu'un jour elles se tariront, je finirai par ne plus pouvoir remonter. 

Je ne pourrai jamais terminer l'arbre généalogique descendant du plus lointain ancêtre non plus. Je suis réaliste, et puis je dois en laisser aux autres ! 

A l'impossible nul n'est tenu.

Maintenant que j'ai écrit cela, je peux vous assurer que tant que cela sera un plaisir, je continuerai de chercher l'ancêtre suivant, sa fratrie ou son parcours. Alors si vous me croisez, je vous économise une quesiton inutile : "Alors, tu cherches toujours ?" --> oh que oui ! Encore et à jamais !

mardi 15 novembre 2022

M comme ... mémoire collective

Depuis le temps que je relève et enregistre des informations sur ceux qui nous ont précédés, j'ai le sentiment de faire une promenade dans le temps. Parfois, j'arrive aussi à faire la promenade dans l'espace. Et je crois que j'ai donné le virus à ma descendance en plus ! Le dernier exemple auquel je pense date de la fin du mois d'août dernier. Nous avions passé le week-end avec nos cousins (voir article D comme ... De rien !) au coeur même du village natal de mon grand-père et de ses propres ancêtres. Je savais que le cimetière était occupé par de nombreux cousins, oncles, tantes, cousins plus éloignés... J'avais envisagé d'aller y photographier quelques tombes avant la fête et puis je n'avais pas eu le temps.

A l'heure du retour à la maison, mon gentil mari m'a dit "tu veux pas aller au cimetière ?". Il sait me parler celui-là ;-) ! Evidemment que je voulais y passer. Et comme les enfants avaient entendu parler de ceux qui nous ont précédés et qui sont maintenant décédés, ils ont demandé s'ils pourraient aller voir leurs tombes.  Nous sommes donc allés au cimetière d'Ayron. C'est là que j'ai attrapé le virus de la généalogie 25 ans auparavant. Dans mon souvenir, il y avait bien la moitié des tombes avec mon nom dessus. Bon... la mémoire est parfois blagueuse, et le temps est passé, mais il y en a moins que dans mon souvenir. Nous avons passé en revue chaque sépulture, même celle tout au bout de la parcelle et qui est isolée de toutes les autres (on se demande bien pourquoi d'ailleurs). On a pris une photo de toutes celles qui me semblaient liées à notre famille, ou qui portaient le nom DADU. 

"Maman ! Maman ! Il y en a une autre là !"

On a pu voir de très vieilles tombes, on en a vu de très fleuries, et puis des tombes d'enfants, et des tombes de différentes couleurs et dans différents matériaux. Il y avait des urnes aussi, et puis des dalles sans nom apparent.

Sans oublier le monument aux morts au milieu du cimetière. Les enfants ont lu les noms sur chaque face de la colonne.

Après cette visite particulière, nous avons vérifié nos liens avec les noms gravés dans la pierre. On les a insérés dans notre arbre en ligne. On leur a redonné un lien entre eux. La transmission est en cours, et la mémoire est entretenue.

lundi 14 novembre 2022

L comme ... Louis MARCIREAU

Louis MARCIREAU était le grand-père paternel du grand-père maternel de mon père. Il est né le 14 août 1831 à Vouzailles, où il restera toute sa vie.

Voici tout ce que j'ai réussi à retracer de sa vie, à partir exclusivement d'archives publiques consultables en ligne.

A l'âge de 3 ans, il perd sa mère. Son père se remarie lorsqu'il a 4,5 ans.
Lorsqu'il a 23 ans, il est témoin de son frère, Pierre MARCIREAU (de 4 ans son aîné) lors de son mariage au Rochereau. Il est alors domestique et savait signer.
A 25 ans, il épouse Justine BOILEAU, en octobre 1856 à Vouzailles. 
A 27 ans, il devient père à la naissance d'Anastasie, en septembre 1858 également à Vouzailles. Louis est alors devenu cultivateur.
A 29 ans, il accueille son 1er fils, Louis Paul né en février 1863 à Vouzailles. Celui-ci ne vivra que 20 mois.
A 30 ans, il devient oncle, avec la naissance de Laurent MARCIREAU. Celui-ci aura un frère et deux soeurs : Emile, Adèle et Fridoline.
Louis a 32 ans quand naît son fils Alfred, en octobre 1863 à Vouzailles, et 34 ans, quand naît Louis Alexandre, en juillet 1866 à Vouzailles. Il ne vit que 3,5 ans.
A 37 ans, il perd son père.
Un an après le décès de Louis Alexandre, Louis accueille deux filles (toujours à Vouzailles) : Clémence en avril 1871 puis Marie en juillet 1873. A ma connaissance, Louis n'aura pas d'autre enfant, il a alors 41 ans.
Dans la 2è partie de sa vie, vient le temps des mariages. Tout d'abord celui de son aînée, Anastasie épouse Augustin MAROT en juillet 1881 à Vouzailles. 
Il perd son frère en avril 1889, Pierre avait 62 ans.
En octobre 1891, Alfred se marie à Cuhon, avec Marie COUILLAULT. Le lendemain, Clémence épouse Alfred MEUNIER à Vouzailles. Louis a 60 ans, il ne signe plus en raison de la faiblesse de sa vue. 
Fin avril 1895, Louis est grand-père, son fils a eu un fils : Achille MARCIREAU. Louis est désormais propriétaire cultivateur.
L'année suivante, Clémence est mère à son tour. Sa fille s'appelle Camille MEUNIER. 
En novembre 1897, il marie sa fille Marie à Vouzailles, avec Louis ROY.
En novembre 1899, Alfred a un 2è fils : Fernand MARCIREAU. Personne ne le sait encore, mais Fernand mourra centenaire (1 semaine avant ses 101 ans ! Une salle communale de Vouzailles porte son nom).
En avril 1908, Alfred donne une petite-fille à Louis : Berthe Marie, qui ne vit que deux jours.
En octobre 1914, Louis perd son fils Alfred. Il avait 50 ans. 
En janvier 1916, Louis perd sa femme, Justine. Elle avait 81 ans, et lui 84. Il vit ensuite chez Marie, la veuve d'Alfred.
En novembre 1923, Louis décède à 92 ans. Je n'ai pas encore trouvé toute sa descendance, mais je sais qu'il a eu 6 enfants, au moins 4 petits-enfants, 4 arrière petits-enfants, dont ma grand-mère.

samedi 12 novembre 2022

K comme ... Kektudis ?

Mes racines sont donc poitevines, je peux bien remonter l'ascendance paternelle sur des siècles, je ne peux pas renier mes origines.

Je ne parle pas le patois poitevin. Ma famille a toujours parlé français autour de moi. Les anciens employaient bien des expressions particulières, mais je ne savais pas que c'était particulier, puisque c'était normal pour moi. Pourtant j'ai grandi en Touraine. On y parle un français sans accent, ni marqueur régional fort. C'est quand j'y ai fait des études de linguistique que j'ai compris que j'avais dans mon patrimoine quelques tournures originales pour mes comparses. Je passais la sinse (permettez-moi de ne pas connaître l'orthographe, puisque je n'ai jamais lu de patois poitevin). Ma grand-mère m'appelait la drôlière et je savais que c'était comme une gamine, une gosse. L'été j'adore consommer du miget au lait, et quand il pleut, j'observe les lumas qui sortent de partout.

Cela reste du lexique sans grammaire. Je ne saurais pas tenir une conversation, mais je comprends quelques expressions. Avec ça, je suis pas rendue à Loches (comme on dit en Val de Loire !).

Il y a quelques années, j'ai eu l'opportunité de sillonner les routes du marais vendéen (sud du département de la Vendée, partie du marais poitevin qui se verse dans l'Atlantique). J'y ai entendu des expressions familières. J'ai posé des questions, on m'a dit "ici on parle vendéen"... pourtant j'ai eu des indices flagrants de cousinage entre la Vendée et le Poitou. D'ailleurs, il y a Haut et Bas Poitou. Et les mogettes, c'est vendéen ou poitevin ? 

Pour faire ma généalogie, je n'ai pas eu besoin de traduire du patois, mais je suis contente quand j'identifie une expression poitevine et que je la comprends. 

Si le poitevin, en tant que langue, vous intéresse, je vous conseille la lecture de la page Wikipedia qui y est consacrée. Elle est intéressante et bien documentée.

vendredi 11 novembre 2022

J comme ... Jusqu'où on remonte ?

Quand je parle de recherches généalogiques, un mot revient souvent, c'est "engrenage". On commence des recherches, on remonte quelques générations, on tente de trouver toute la descendance d'un ancêtre. En redescendant, la limite peut être celle du respect des contemporains (je les ai enregistrés, mais ils n'apparaissent pas au lecteur lambda). En remontant, on s'arrête où ?

La réponse la plus évidente est de s'arrêter quand il y a épuisement des sources, ou bien quand un enfant est né de parents de parents inconnus, ou abandonné. Mais j'ai pu constater que ce n'est même pas sûr que la filiation ne soit pas trouvable. Alors on s'arrête quand ?

Je parlais d'engrenage. Mettez le doigt, il vous prend le bras. Alors, on remonte jusqu'où ? 

Mon parti est de remonter le plus possible, mais pas au point de reconstituer n'importe comment. Qui m'en voudra de ne pas avoir réussi à trouver la X-ième génération ? Si j'ai un doute sur ce que je lis, ou sur ce que je trouve, je ne m'acharne pas à vouloir inventer l'illisible. 

Après, si on ne parvient plus à remonter, on peut travailler l'arbre en largeur en reconstituant bien les fratries, et les conjoints, ainsi que la descendance des colatéraux. 

Pour les projets auxquels je participe par ailleurs, il y a toujours une limite dans le temps, par exemple la Révolution, mais quand on trouve la génération d'avant, on ne va pas s'en priver ! 

Alors, à quoi bon vouloir se donner une limite ? ;-) 

jeudi 10 novembre 2022

I comme ... Inventaires de 1905

En 1905, une loi acte la séparation de l'Église et de l'État français. En 1906, on procède à un grand inventaire des biens mobiliers présents dans les lieux de cultes. Au delà du patrimoine ainsi listé, le généalogiste peut en apprendre davantage sur l'équipe de la commune de ses ancêtres.

Le site internet des Archives départementales de la Vienne permet la lecture des documents dressés lors de cet inventaire. Concernant la commune d'Ayron, on s'attend à trouver une liste des biens, puisque c'est le principe de la procédure. Mais le premier document que l'on rencontre est un courrier de Monsieur DARDAINE, curé d'Ayron, qui proteste contre l'inventaire, évoquant la spoliation qui guette les paroissiens en dénonçant un "attentat légal à la propriété".

La liste des biens décrit l'église et le presbytère ainsi que leur contenu, les vitraux, les statues et leur état. Quand on connaît l'actuelle église d'Ayron, on ne peut que constater que la séparation de l'Eglise et de l'Etat ne l'a pas fait s'écrouler ! 

En furetant un peu sur internet j'ai pu trouver cette carte postale ancienne (cliquer dessus pour agrandir - source : http://mariepierre86.centerblog.net/ ) de l'intérieur, richement garni de cette église. L'inventaire précise bien la présence de 31 bancs d'église et environ 250 chaises. On les visualise bien ici. 


Toutefois, il ne faut pas se méprendre car la carte n'est pas contemporaine de l'inventaire. Comment je le sais ? J'ai repéré dessus ces grandes plaques noires de part et d'autre de l'arche.... Je les ai vues et photographiées cet été. Elles commémorent les morts de la 1ère Guerre Mondiale. Les voies de Dieu sont impénétrables, mais quand même ! ;-) 

mercredi 9 novembre 2022

H comme ... Hier encore

En 1964, Charles Aznavour écrivait et chantais les paroles de la chanson "Hier encore" : "Hier encore, j'avais vingt ans, je caressais le temps"

Moi, j'ai eu 20 ans en l'an 2001, comme chantait Pierre BACHELET. J'étais alors étudiante et je ne connaissais pas mon futur mari.

Mon père a eu 20 ans le jour où la mission Apollo 12 a posé son appareil sur la Lune, et que le 3è et le 4è homme ont posé le pied sur la Lune. Je ne sais pas ce qu'il faisait alors de sa vie, ni s'il connaissait déjà ma mère. 

Mes grands-parents à 20 ans se connaissaient déjà, puisque mon grand-père s'est marié à cet âge-là, et ma grand-mère avait déjà eu son 1er enfant.

Mes arrières-grands parents :
Delphin était cultivateur et vivait avec ses parents et toute sa fratrie à Maillé (1896).
Rachel aussi vivait avec ses parents et sa fratrie à Maillé (1906). Ils se connaissaient peut-être mais n'étaient pas près de se marier.
Achille a eu 20 ans en 1915. Il avait déjà perdu son père, n'avait pas encore fait son service, mais fut exempté de mobilisation générale.
Maria a eu 20 ans en 1919. Elle se maria l'année d'après. 

Et vous, qu'avez-vous fait de vos 20 ans ?

mardi 8 novembre 2022

G comme ... Génération 6 (la suite)

"Quelle meilleure occasion que ce challenge de A à Z pour mettre à jour ce blog ?"

Si vous avez déjà lu ça quelque part, c'est que vous avez bonne mémoire et que vous êtes fidèle à ce blog, c'est assez remarquable. Mais vous n'êtes pas obligés, vous savez ? :-) 

J'avais écrit cette question en 2014 pour annoncer la mise à jour de la génération 6, mais avant d'annoncer qu'il n'y avait que le côté DADU, et qu'il faudrait attendre pour la branche MARCIREAU. Et puis j'ai fait d'autres choses, donc voici la suite.

Les arrière-grands-parents de mes grands-parents

  • Du côté DADU, nous avons Pierre DADU et Marie GOBIN, Vincent BRIN et Renée LAURENTIN, Louis BERNARD et Marie BERNARD, ainsi que Victor PÉTRAULT et Louise BESSON. 
  • Du côté MARCIREAU, il y a Louis MARCIREAU et Justine ou Augustine BOILEAU, Alexis COUILLAULT et Constantine THIOLLET, Louis BRION et Angélique ROY, Alexandre GAUTHIER et Angélique JAULIN. 
Nous obtenons la liste de patronymes suivante : BERNARD - BESSON - BOILEAU - BRIN - BRION - COUILLAULT - DADU - GAUTHIER - GOBIN - JAULIN - MARCIREAU - PÉTRAULT - THIOLLET - ROY

Côté MARCIREAU

Louis MARCIREAU [40] est né le 14 août 1831 à Vouzailles. Il avait 3 ans quand Justine BOILEAU [41] est née à son tour, le 14 décembre 1834 à Vouzailles également. Il perd sa mère à 3,5 ans. Elle perd son père à 14 ans. Louis et Justine se marient le 20 octobre 1856 à Vouzailles. Elle a 21 ans. Il a 25 ans, il est domestique. Il sera ensuite cultivateur, journalier puis propriétaire cultivateur. Ils accueillent leur premier enfant 2 ans après le maraige : Justine Anastasie (1858). Suivront Louis Paul (1861-1863), Alfred (1863), Louis Alexandre (1866-1870), Virginie Clémence (1871) puis Marie (1873). 
Justine (qui est prénommée Augustine sur les actes de ses enfants) est décédée le 11 janvier 1916 à Vouzailles, à 81 ans. Louis en a alors 85. Il s'installe chez son a bru Marie (veuve d'Alfred depuis 1914), toujours à Vouzailles, où il décède le 14 novembre 1923.

Alexis COUILLAULT [43] est né le 2 juin 1842 à Picheil, commune de Cuhon. Je lui connais au moins deux frères aînés. Constantine THIOLLET [44] est née le 22 février 1845 dans la commune voisine de Massognes. Ils se marient le 4 juillet 1871 à Massognes. Il a 29 ans, il est cultivateur. Elle a 26 ans, elle est servante. 10 mois après la noce, Marie Félicie voit le jour (1872) et sera suivie par Adélaïde Estelle  (1874). Alexis a exercé plusieurs métiers : cultivateur et cantonnier.  Il marie ses filles en 1891 et 1901. Il a toujours habité Cuhon, à Picheil puis à La Mertière. Mais c'est à Vouzailles qu'il est décédé, le 1er janvier 1924, à l'âge de 81 ans. Constantine a aussi eu plusieurs métiers : servante, cultivatrice et ménagère. Sur l'acte de décès d'Alexis, on le dit "époux de", mais le nom de l'épouse n'est pas cité. Je suppose donc que Constantine n'est alors pas décédée, sinon il y aurait écrit "veuf de". Seulement je suis sceptique, car le décès d'Alexis est déclaré par Achille MARCIREAU, leur petit-fils. Je ne peux pas croire qu'il ne se souvenait pas du nom de sa grand-mère. Pour l'heure, j'ignore tout de la fin de vie de Constantine.

Louis BRION [45] est né le 22 septembre 1817 à Massognes. Il sera l'aîné de sa fratrie (il a eu 2 frères, à ma connaissance). Angélique ROY [46] est née le 2 décembre 1815 à Massognes également. Elle a déjà une soeur et un frère aînés. Louis et Angélique se sont mariés le 10 novembre 1840, à Massognes. Il a 23 ans et elle 24. Ils auront 2 filles et 2 garçons : Angélique (1845), Marie (1849), Jules (1852) et Désiré (1856). Louis décède le 17 mai 1891 à Massognes, à 73 ans. Angélique a ensuite habité chez sa fille Marie. Elle est décédée à son tour le 22 décembre 1901, à Massognes, à l'âge de 86 ans.

Alexandre GAUTHIER [47] est né à Doux le 12 septembre 1828. Angélique JAULIN [48] est née le 29 octobre 1834 à Massognes. Ils se sont mariés le 6 mai 1854 à Massognes. Il a alors 25 ans. Il sera marchand. Elle a 19 ans, elle sera marchande. Ils auront 5 enfants : Célina (1855), Angèle (1857), Julien (1857), Léonie (1863) et Marie Delphine (1871). Alexandre est décédé le 1er août 1878 à Massognes, à 49 ans. Angélique est restée veuve, à Massognes, jusqu'à son propre décès le 28 novembre 1888, à Massognes.

lundi 7 novembre 2022

F comme ... Familles du Poitou

En 2014 comme en 2016, j'évoquais ici la base de données "familledadu". Ce projet personnel été une petite plante dans ma pépinière généalogique. Elle a grandi, elle s'est etoffée : aujourd'hui elle comporte 2283 individus dont 1177 portant le nom DADU (ou variantes : DADUE, DADUS, DADUT). 

Je ne cherche pas la performance mais à recenser ces personnes qui sont nées avec le même nom que moi au fil des siècles. Quand je prends un registre, au fil de mes autres recherches, je vérifie si je trouve un DADU, et si j'en trouve un, je l'enregistre, depuis 8 ans.

J'ai participé à d'autres travaux collaboratifs, parmi lesquelles : les généalogies de Français du Titanic (participation minoritaire), l'arbre consacré aux victimes du massacre d'Oradour-sur-Glane (participation minoritaire), il y a quelques incursions aussi sur l'arbre roglo et en dernier lieu j'ai mené le projet de reconstitution des familles victimes du massacre de Maillé (et ce n'est pas fini !).

Au fil de mes recherches, je suis arrivée sur une base naissante : Familles du Poitou. Elle recense les soldats poitevins Morts pour la France et les familles recensées en 1911 en Vienne et Deux-Sèvres. L'idée est de remonter des arbres jusqu'en 1800 ou environ. Autant être claire : toute ma famille paternelle (qui est l'objet du présent bloc) peut y figurer ! Alors j'ai complété une fiche, celle d'un nommé DADU, il fallait s'en douter. La personne qui coordonne le travail collaboratif m'a alors ouvert les droits pour que je puisse compléter l'existant... Je crois que j'ai mis le doigt dans un engrenage de plus, mais je ne compte pas me soigner. S'il vous plaît, ne me plaignez pas ! :-)



samedi 5 novembre 2022

E comme ... Enregistrement

Le/la généalogiste ne se satisfait pas d'un document non accessible quand il/elle cherche une information. Ainsi, quand l'état civil n'est pas assez bavard on cherche autre chose. Par exemple, on cherche une date de décès, mais on ne trouve pas. On relit l'acte de naissance, pour voir si en marge on trouve la mention du décès. On peut aussi essayer de déduire l'information à partir de l'acte de mariage du descendant, pour voir si le parent était décédé ou présent. Mais on peut aussi explorer les listes nominatives de recensement, pour suivre une famille, puis le couple parental seul quand les enfants sont partis. Puis le veuf ou la veuve. Alors on se doute qu'il faudrait chercher les décès en amont...

Mais où ? 

Connaissez-vous l'Enregistrement ? En consultant le site des archives départementales de la Vienne, on apprend ceci : "Les bureaux de l'Enregistrement ont établi des tables alphabétiques pour suivre les mutations mobilières et immobilières. Elles facilitent les recherches dans les registres de formalité. Ces formalités constituent pour le chercheur un moyen d'accès aux minutes des notaires. Elles permettent ainsi de retrouver trace de l'acte (nom du notaire, date de la rédaction) et de se référer à l'acte complet. Dans le cas où le fonds du notaire serait lacunaire, le fonds de l'enregistrement permet généralement d'accéder à un extrait de l'acte." Après un décès, il y a mutation des biens, donc passage chez le notaire. On y trouvera aussi tout ce qui concerne les successions, Bingo !

Pour effectuer une recherche il faut savoir auprès de quel bureau d'enregistrement chercher. Concernant la commune de Vouzailles, par exemple, l'enregistrement se faisait :
- à Mirebeau (22/03/1694-25/04/1954),
- puis à Neuvillede-Poitou (26/04/1954-26/10/1962),
- et à Poitiers depuis le 27/10/1962.
Concernant la commune de Maillé, le bureau d'enregistrement était :
- celui de Latillé (07/05/1693-29/06/1744) ;
- puis celui de Vasles (79) (30/06/1744-30/06/1791) ;
- puis celui de Vouillé (01/07/1791-31/12/1941) ;
- et enfin, celui de Poitiers depuis le 27/10/1962. 

Si je cherche une personne décédée, je peux restreindre ma recherche à un bureau et à une période. Les mentions sont reportées par l'initiale du nom, et dans l'ordre chronologique. Ainsi, si je n'ai pas d'idée précise, je peux tourner les pages. Je sais bien le nom de la personne que je cherche, reste à défiler le temps. Et ça, les généalogistes savent le faire !
On y trouvera la date de décès, le lieu aussi, et s'il est différent on aura le lieu de résidence. On pourra aussi y lire la profession et l'âge au décès, et si le défunt avait une épouse, ou une veuve. Enfin, et puis que c'est le but du document, on y trouvera des informations sur les documents notariés, mais là, j'avoue ne pas toujours comprendre ce que je lis. Et c'est tant mieux : il me reste quelques sujets à approfondir !

vendredi 4 novembre 2022

D comme ... De rien !

Il y a quelques semaines, j'ai eu le plaisir de partager une journée avec des cousins. Quand j'écris "des", c'est environ 75 cousins ! Alors je précise qu'ils n'étaient pas tous des cousins germains. Non, en vrai, il n'y en avait qu'un, de cousin germain avec moi (nous avons les mêmes grands-parents). Mais il a pu, comme moi, rencontrer des cousins plus éloignés. 

Notre point commun à tous est un couple marié en 1868 à Maillé, dans la Vienne. Nous avons pu nous retrouver dans ce village. C'était une belle journée et nous avons eu plaisir à échanger, à parler des connaissances communes, à poser des questions aux anciens, et à voir nos enfants jouer ensemble.

C'était vraiment chouette, et je n'ai qu'un regret : de ne pas l'avoir fait plus tôt.

En réalité, nous nous étions déjà rencontrés, 27 ans auparavant. Alors forcément, il y avait de nouvelles têtes. Et certaines personnes nous ont quittés aussi (séparations, décès, etc.). J'en ai profité pour mettre à jour l'arbre familial. J'ai tracé un arbre descendant de ce couple, à la main, avec une règle et un stylo bille. Sur un rouleau de 7 mètres de long !

Et j'ai aussi proposé une roue d'ascendance pour remonter le temps. Elle a été regardée, lue, comprise, ou pas, mais au moins elle a servi de support pour des échanges. Et c'était bien le but !

Tous les sourires que j'ai pu voir ce jour-là m'ont confortée. J'ai aimé les voir, et j'ai adoré répondre aux questions qu'on m'a posées sur notre histoire. J'ai aussi adoré être collée, parce que chacun a entendu telle ou telle histoire, et aurait voulu que je puisse la valider ou la contredire, mais je ne lis pas dans le marc de café, je vous assure !

J'ai aussi pu constater que la curiosité historique n'a pas d'âge. Mes filles ont fait le guide pour ceux qui le voulaient bien. D'autres enfants ont aussi été intéressés. Ils ont joué à se trouver sur l'arbre de 7 mètres et à chercher le lien entre eux. Alors comment dit-on quand nos grands-parents sont cousins germains ? On dit que nous sommes cousins issus d'issus de germains. Waw ! 

J'ai reçu de nombreux témoignages de reconnaissance, de remerciement et de respect pour le travail accompli depuis 25 ans. Je ne le fais pas pour ça, mais merci à vous de votre intérêt, et surtout : de rien !

On remet ça quand ? Dans 5 ans ?

jeudi 3 novembre 2022

C comme ... cultivateurs

S'il y a bien une constante dans l'arbre généalogique de mon père, c'est l'activité professionnelle de nos ancêtres. Ils sont tous des gens de la terre. 

Génération 4 (grands-parents de mon père) : cultivateurs
Génération 5 : cultivateurs, propriétaires cultivateurs, propriétaire exploitant, couturière
Génération 6 : cultivateurs, journaliers, propriétaire cultivateur, cantonnier, marchands
Génération 7 (Révolution) : laboureurs, cordonnier, sabotier, journaliers, cultivateurs, charron, marchands
Génération 8 : laboureurs, tisserands, vignerons, journaliers, bordiers,  cultivateurs, boulanger

Je n'ai pas trié, vous avez ici toutes les professions que j'ai pu relever sur plusieurs siècles. Vous m'accorderez que ce n'est pas très varié, mais gardez bien en tête que les métiers de la terre ont toujours été essentiels pour nourrir le monde.

Maintenant, connaissez-vous les différences entre ces métiers ?

Le laboureur possédait des terrains et des animaux (chevaux, boeufs), une ou plusieurs charrues ou charrettes. Après la Révolution, le laboureur est cultivateur, ou propriétaire, voire rentier.

Le journalier ne possédait qu'un jardin ou un pré. Il travaillait à la journée.

Le bordier louait une ferme (une borderie) à condition de partager les produits.

Le propriétaire est agriculteur (après la Révolution, c'est même ainsi que sont appelés les agriculteurs).

Je vous rassure, si besoin : même si je suis la 3è génération qui s'est éloignée de l'agriculture, j'ai bien les pieds sur Terre ;-)

mercredi 2 novembre 2022

B comme ... BESSON

Le nom de famille BESSON n'arrive qu'à la 6è génération dans mon ascendance, avec Louise BESSON (1834-1891), qui était la grand-mère maternelle de Rachel BERNARD, qui était la grand-mère paternelle de mon père.

BESSON est un nom très répandu en France, qui désigne un jumeau, aussi bien en ancien français qu'en occitan. Bon, maintenant que j'ai écrit ça, que vous raconter d'autre ?

Je n'ai pas spécialement trouvé de jumeaux dans l'ascendance de Louise BESSON, mais j'avoue que je n'ai pas encore remonté la branche paternelle. Malgré les 25 ans de recherches, j'ai encore du pain sur la planche ^.^'

mardi 1 novembre 2022

A comme... Avec plaisir !

En début d'automne, j'ai su que le challenge de A à Z 2022 aurait lieu en novembre. Ce n'est pas que j'ai tellement le temps de plonger dans de longues recherches en ce moment, mais l'avantage certain qu'on a quand on pratique depuis des années, c'est qu'on n'a pas besoin de redémarrer la machine, puisqu'on ne s'arrête jamais vraiment ! hi hi ! 

Alors voilà, je recommence, et comme chaque fois, je me demande si je vais tenir, et trouver 26 sujets à vous proposer. Si tout se passe bien, vous aurez un peu de lecture. Et si vous avez des sujets, des questions, des réactions ou des souhaits, vous pouvez toujours me les soumettre en commentaire.

Ce premier texte est un peu hors sujet, pourtant je ne comptais pas filouter. Je vais donc vous parler des archives. Lorsque j'ai commencé mes recherches généalogiques, je n'ai pas tout de suite consulté les archives d'état civil. Comme j'ai commencé jeune, j'ai entrepris en premier lieu de questionner mon entourage. Je n'avais pas le permis (ni l'âge de le passer à vrai dire) mais je n'avais pas non plus idée qu'il existe un lieu regroupant tous les registres d'état civil... Et puis les années sont passées, et je me rattrape largement depuis ! 

L'état civil est tenu par les mairies depuis 1792. Avant cette date, c'est l'Eglise qui s'en occupait. 
J'avais déjà écrit sur l'état civil ici
D'autres archives servent au généalogiste, pas seulement l'état civil, on peut citer les listes nominatives du recensement de la population, on peut aussi parler des tables des absences et successions, mais il y a aussi les archives familiales ! Regardez le fond de ce blog : le livret de famille. Ce document est remis au mariage d'un couple, ou à l'arrivée du 1er enfant quand les parents ne sont pas mariés. Il reprend les informations des actes d'état civil des membres de la famille, et est mis à jour à chaque événement. Il n'est pas remis ensuite aux archives départementales ou autre instance publique. Donc il n'y a pas d'autre moyen de le consulter que de le voir auprès des familles.

lundi 29 août 2022

Portraits

 Afin de vous aider à trouver directement les portraits déjà publiés ici, je vous propose une liste, il suffit de cliquer sur le lien.

Louis BERNARD

Jules Auguste BRION

Guillaume DADU

Jean DADU

Marcel DADU -->  jeunesse et formationparcours militairevie civile

Stanislas DADU

Achille MARCIREAU

Victor PÉTRAULT



samedi 10 avril 2021

Marcel DADU - vie civile

Marcel et
Georgette
Avant la mobilisation, Marcel vivait à Saint-Lô chez son oncle Stan. En 1939-1940, il était sous les drapeaux, comme je l'ai détaillé précédemment. 

Après son acte héroïque contre les Allemands, et ses blessures, il est rentré à Saint-Lô. Il est difficile d'écrire cela en ignorant l'histoire locale... Saint-Lô est en Normandie. Et la région a particulièrement subi la Seconde Guerre mondiale. Mi-juin 1940, les troupes de l'occupant sont entrées dans la ville et ont occupé les services publics. 

L'oncle de Marcel, Stanislas DADU, est alors directeur départemental des affaires agricoles (depuis 1928). La presse témoigne de son implication, dès juillet 1940, pour limiter les taxes demandées par l'occupant sur les denrées courantes comme le beurre et la farine. 

Le 28 novembre 1940, Marcel épouse Georgette DUPONT à Saint-Lô. L'entrée de la mairie était gardée par une sentinelle se mettant au garde à vous à leur passage. Quelle terrible ironie maintenant qu'on sait ce qu'a vécu Marcel quelques semaines plus tôt !

Ouest Eclair, 14 novembre 1940

L'acte de mariage a été détruit lors de la Libération, le 6 juin 1944, comme 95 % de la ville de Saint-Lô, sous les bombardements américains. J'ai pu en obtenir cependant une copie, reconstituée à partir du livret de famille. Evidemment, ça perd en authenticité puisqu'il n'y a aucune signature ni citation des témoins.

En 1945, les listes électorales de la Manche connaissent deux DADU, dont j'ignore les prénoms, mais il y en a un inscrit à Saint-Lô et l'autre à Hébécrevon. Suivez mon regard... 

En décembre 1945, le couple accueille son premier enfant, Jean-Pierre. En février 1952, Jacques suit. Puis Pascal, en août 1958.

Ensuite, je ne trouve plus de document consultable librement qui nous raconte la suite. 

En revanche, je sais grâce à Jean-Pierre que Marcel aimait beaucoup rallier Maillé en fin d'été, juste avant la rentrée scolaire (qui était plus tardive que maintenant) pour faire l'ouverture de la chasse. 

"Pour nous tous c'était des vacances au Grand Puits où nous retrouvions les cousins. Matin de l'ouverture : après une copieuse collation chez Tonton Charles, nous partions : Marcel, Charles, JP, les Jacques, Berthault et Dadu. Tous les hommes de Maillé étaient sur le pont : chasseurs, rabatteurs, ramasseurs, porteur de gibecière... Notre chien, Pépètes, un corniaud que le facteur de Maillé avait donné à Marcel était extraordinaire !! Elle avait l'art de nous rapporter tout gibier qu'elle rencontrait. Elle avait même attrapé un lièvre alors que sa chasse n'était pas ouverte et refusait de le lâcher. Moments merveilleux que cette ouverture. 
Il y avait aussi la récolte des "lumas" et des champignons avec Tonton Camille mais ceci est une autre histoire.


Et vous, vous avez des souvenirs de chasse, de lumas et de champignons ?


Marcel est décédé le 5 septembre 1968 à Saint-Lô, où il repose. Il avait 51 ans.
Georgette avait alors 47 ans, et les garçons 23, 16 et 10 ans.


Sources :
- Jacques et Jean-Pierre DADU
- archives municipales de Saint-Lô et de Maillé
- https://www.cg50.org/map/cartographie_lechanteur.php

jeudi 18 mars 2021

Marcel DADU - parcours militaire

Suite au précédent article consacré à Marcel, j'ai reçu de nombreux messages qui m'ont permis de faire des mises à jour. 

J'ai aussi reçu des archives départementales de la Vienne la fiche matricule militaire de Marcel. Elle nous permet de suivre précisément ses affectations. 

Par ailleurs, nous pouvons nous appuyer sur les recherches accomplies par Estelle ZIGRAND et sur les photos que j'ai reçues. 

Le 2 septembre 1939, tous les hommes sont mobilisés.


En septembre 1939, Marcel est à Morville-sur-Seille (Meurthe-et-Moselle). Et fume visiblement la pipe !

Morville-sur-Seille - septembre 1939 (coll. Jean-Pierre DADU)

Le 15 janvier 1940, on fête l'Aïd el-Kébir, c'est le jour du sacrifice.


Le 24 mars 1940, c'est Pâques. Un jour de repos est observé. L'après-midi, un match de football est organisé entre les compagnies du régiment. Ils sont dans le secteur de Metzervisse (Moselle).

Pâques 1940  (coll. Jean-Pierre DADU)


Pour une raison que j'ignore, le 30 mars 1940, Marcel est affecté au 11e Régiment Étranger d'Infanterie (REI). Ce régiment est une unité provisoire de la Légion étrangère destinée à la défense de la France métropolitaine contre l'Allemagne. En mars 1940 le 11e REI est positionné derrière la ligne Maginot pour soutenir les unités stationnées en avant-postes. Les hommes effectuent des travaux de renforcement de la ligne de défense et d'entraînement au tir.
Le 1er avril, Marcel intègre la compagnie d'accompagnement du 3è bataillon (CA3), il y est chef de section. 
Mi-avril, le régiment s'installe à Boulay (Moselle). 
Le 30 avril, à l'occasion d'une prise d'arme et d'une grande fête, le régiment reçoit son drapeau, comme seule unité de la Légion constituée pour la durée de la guerre de 1939-1940. Il compte alors 3015 hommes.

Mais la "drôle de guerre" ne dure pas. Le 10 mai, les troupes allemandes lancent une grande offensive pour percer les lignes ennemies. Luxembourg, Belgique, Pays-Bas, Ardennes belges, jusqu'au front français près de la Meuse. Elles sont près de Sedan le 12 mai. La Meuse est franchie par les blindés allemands le 14.
Insigne du 11e REA
Le 20 mai, le 11e REI se met en marche vers le front, aux bois d'Inor. Le secteur est déjà jonché de cadavres, de blessés, d'égarés, de chevaux morts, de matériel... Le 22, les unités du 11e REI s'installent. Leur mission est de retarder ou d'arrêter les troupes allemandes. L'artillerie ennemie tire et blesse. Les troupes s'enterrent et s'entourent de fils de fer barbelé. 
Le 27 mai, un assaut allemand est donné, il est rude, et après 12 heures de combat, même avec les baïonnettes, les légionnaires ont tenu bon, mais pas sans dégâts. Marcel s'est vu confier un groupe mobile ce jour-là.
L'ennemi a subi bien plus de pertes. C'était la bataille du bois d'Inor (Meuse). Le régiment et ses hommes reçoivent les félicitations du général. 
Marcel a été blessé le 3 juin 1940. A ce moment-là, le régiment a perdu 504 hommes (tués, blessés ou disparus).

Il est décoré à l'ordre de la brigade : "officier plein d'allant. S'était déjà distingué lors de l'attaque allemande au bois d'Inor le 27 mai 1940. A été blessé le 3 juin 1940 alors qu'avec un réel mépris du danger et attaquait un petit poste adverse dans le but de faire des prisonniers"
Croix de guerre 39-40 avec étoile de bronze

L'Ouest Eclair - 29 août 1940

Le 7 octobre 1940, Marcel est démobilisé à Saint-Lô.

La fiche matricule nous apprend que le cas de Marcel est passé devant la commission de réforme le 26 juin 1941 : il percevra une pension temporaire pour :
- hypoacousie bilatérale consécutive à une rupture post commotionnelle des tympans. Il ne perçoit pas la voix chuchotée et perçoit mal la voix haute. Il se plaint de bourdonnements graves
- séquelles de blessure par éclats de grenade de la région externe dorsale de la main gauche cicatrices souples non adhérentes.
Son cas a été soumis à la commission de réforme du 23 novembre 1943 pour qu'il soit radié des cadres.  hypoacousie bilatérale consécutive à une rupture post commotionnelle des tympans. Il ne perçoit pas la voix chuchotée et perçoit de plus en plus mal la voix haute. Il se plaint de bourdonnements aigus
- séquelles de blessure par éclats d'obus de la région externe de la cuisse gauche. cicatrices nombreuses, non adhérentes. l'une d'entre elle est douloureuse, et on palpe facilement à ce niveau un éclat inclus dans les parties molles
- semis d'éclats métalliques de petite taille intéressant les parties molles du médius gauche.

Journal Officiel de la République Française
20 juin 1950

Diplôme de la Légion d'Honneur - décembre 1957


Citation à l'ordre de l'armée - 1962
annule et remplace la citation à l'ordre de la brigade de 1940


La veste que Marcel
portait le 3 juin 1940,
8 décennies plus tard
(coll. Jean-Pierre DADU)

Stèle commémorant
la bataille du bois d'Inor,
inaugurée en 2000


Je remercie chaleureusement Estelle ZIGRAND pour la transmission des documents et pour avoir pris contact. Je vous invite à voir ce qu'elle a construit avec la participation des familles (dont la nôtre), c'est ici.

Merci particulièrement à Jean-Pierre, Jacques, Vanessa et Monique pour ce que vous avez bien voulu partager avec moi/nous.

La suite au prochain épisode...

dimanche 14 mars 2021

Marcel DADU - jeunesse et formation

 Je profite de l'opportunité qui m'est donnée pour consacrer un article à Marcel DADU. 

Alors je vous raconte. A force de compulser des documents pour alimenter la base Famille DADU celle-ci devient une référence pour qui cherche des informations sur un DADU. Par ce biais, j'ai été contactée par une femme qui souhaite rendre hommage aux hommes qui ont côtoyé son grand-père au régiment. Elle alimente un site avec tout ce qu'elle trouve et rédige une notice pour chaque homme avec l'aide des familles quand c'est possible. 

Avant 1940, voyons ce que je peux vous raconter, à partir de ce que j'ai trouvé sur lui. Tout complément est le bienvenu évidemment, si vous souhaitez en apporter, je les y ajouterais.

Marcel est né Marcel Robert Delphin à Maillé, le 19 mai 1917, comme en atteste son acte de naissance ci-dessous. Il était le fils de Delphin et Rachel. A sa naissance, la fratrie comptait déjà Camille (6 ans), Emma (4,5 ans) et Thérèse (2,5 ans). 

Acte de naissance - Archives municipales de Maillé

Sur l'acte, on peut voir (vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir) que ce n'est pas Delphin qui a déclaré sa naissance. Il était alors mobilisé. C'est donc son grand-père maternel Louis BERNARD qui a déclaré que sa fille a accouché, accompagné de Constant BOUFFARD, mari de sa tante Constantine DADU, et de Delphin MOREAU, cousin germain de Delphin DADU (le père du nouveau-né).

En 1921, Marcel est recensé avec sa famille à Maillé.

Extrait de la liste nominative de recensement de la population de Maillé
1921 - Archives départementales de la Vienne

En 1923, Marcel devient grand frère à 5,5 ans avec la naissance de Jean.

En 1926, la famille est encore recensée à Maillé.

Extrait de la liste nominative de recensement de la population de Maillé
1926 - Archives départementales de la Vienne

La fratrie s'agrandit encore en 1929 avec la naissance de Charles. Marcel a alors 11,5 ans.
En 1931, la famille est recensée, toujours à Maillé, mais pas Marcel. Il a alors 13,5 ans. J'ignore pour l'heure où il était, mais il n'était pas à Maillé, ni à Ayron.

Extrait de la liste nominative de recensement de la population de Maillé
1931 - Archives départementales de la Vienne

Son oncle Stanislas avait ouvert la route vers la Normandie. Il se trouvait à Saint-Lô depuis l'automne 1928. Il y est directeur départemental des services agricoles.

En 1933, les deux aînés de la fratrie de Marcel se marient. Camille et Emma épousent le même jour respectivement Simone PAILLIÉ et Maxime BERTHAULT. Marcel n'est pas témoin sur les actes de mariage. Cela ne signifie pas pour autant qu'il n'était pas présent, mais juste qu'il n'a pas été cité comme témoin sur les actes. 

A l'été 1935, il est admis à l'école normale des garçons de Saint-Lô dans la Manche.

L'Ouest-Eclair (Ed. de Caen) - 13/07/1935 

En fin d'année, sa nièce Monique (fille de Camille) naît à Maillé. Marcel sera son parrain.

Je ne le trouve pas sur la liste des habitants de Saint-Lô en 1936, mais c'est cohérent puisqu' on n'y inscrit pas tout le monde et notamment pas : 

Estelle ZIGRAND, dont je vous ai parlé en début d'article, a fait des recherches de son côté. Elle m'a transmis des informations et des archives. Notamment, elle m'a communiqué l'ouvrage Les études et la guerre - Les Normaliens dans la tourmente (1939-1945) de Stéphane ISRAËL qui permet de comprendre le contexte de Marcel à cette époque. Si vous cliquez sur le lien, vous pourrez accéder au contenu.

En 1937, Marcel a 20 ans. L'administration militaire l'enregistre sous le numéro matricule n°369 au bureau de Poitiers. 

La fiche matricule n'est pas sur le site des archives de la Vienne, mais j'ai contacté le service pour savoir comment y accéder. Elle nous renseignerait sur son parcours militaire.

J'avais noté (mais sans enregistrer ma source) que le 23 janvier 1937, Marcel aurait demandé un sursit d'incorporation car il était alors élève maître à l'Ecole Normale d'instituteurs de Saint-Lô.

En tant que Normalien, Marcel est astreint à une préparation militaire supérieure (PMS) de 266 heures de formation réparties sur deux ans. (source : Stéphane ISRAËL cité plus haut). A l'issue de cette PMS, il peut accéder au grade de sous-lieutenant, ce qui lui garantit une fonction de commandement.
Il termine sa PMS en 1938 et peut ainsi rejoindre l'école militaire de Saint-Maixent (Deux-Sèvres). Il figure dans la liste des candidats ayant obtenu en 1938 le brevet de PMS et susceptibles d'être admis dans un peloton d'élèves officiers de réserve.

Journal Officiel de la République Française - 23 septembre 1938 - page 11226

Il passe 6 mois d'instruction à Saint-Maixent. Le 10 avril 1939, il est nommé aspirant de réserve dans l'infanterie.

Journal Officiel de la République Française - 13 mai 1939 - page 6134

S'en suit son affectation au 22e régiment de tirailleurs algériens de Toul (Meurthe-et-Moselle).
L'Ouest-Eclair (Ed. Caen) - 12 juin 1939 - page 8/14

En septembre 1939, comme vous vous en doutez, arrive la mobilisation générale.

Fin 1940, le mariage de Marcel et Georgette DUPONT à Saint-Lô est annoncé dans l'Ouest-Eclair (ed. de la Manche - 14/11/1940 - p. 3/6). 


On y apprend qu'il est instituteur à Saint-Lô mais qu'il réside à Hébécrevon, à l'ouest de Saint-Lô.
A l'occasion de la rédaction de cet article, j'ai demandé la transmission de l'acte de mariage pour compléter les sources. L'acte est communicable puisqu'il date de plus de 75 ans. Je ferai une mise à jour lorsque je l'aurai reçu. 

La suite au prochain épisode........

mercredi 10 mars 2021

M. DADU a été suspendu de ses fonctions de maire

 Article paru dans le journal La Charente le 14/07/1897


J'avoue que je ne le cherchais pas celui-là, mais je le pose ici pour mieux y revenir plus tard.